lundi 5 décembre 2011

L'absence.

A 13 heures 50, lorsque je rentre de l'école, je ne dois plus faire attention de ne surtout pas laisser la porte claquer sous les courants d'air...

Parfois il m'arrive encore d'avoir le réflexe de mettre mon téléphone sur vibreur et de décrocher le combiné du téléphone fixe, mais maintenant c'est seulement pour avoir la paix et pouvoir travailler sans être dérangée...
Lorsque je me relève de mon bureau vers 15h pour marcher quelques pas , aller chercher une bûche dehors pour alimenter le feu, je ne guette plus le moindre bruit à l'étage...
D'ailleurs je ne veille plus à maintenir les 19° dans la maison toute la journée, bien souvent le thermomètre chute à 18 ou 17° et je préfère rajouter un pull et mes mitaines pour rester bosser à l'ordinateur... De toutes façons j'ai toujours froid, immobile sur ma chaise devant mon écran, même en été lorsqu'il fait 22 ou 23°, autant ne pas gaspiller le bois...
Bien plus fort que toutes ces petites choses que je ne fais plus, le vide à rempli la maison... Le silence est devenu plus lourd et l'absence plus présente...
Dehors, sur la sonnette, j'ai retiré le petit message " Ne pas sonner de 13h à 16 heures : bébé dort..."


Aujourd'hui, plus personne ne dort à l'étage l'après-midi et la maison me paraît soudainement immensément vide...
Un calme que je pensais aspirer pendant longtemps sous couvert de devoir travailler plus (wé, pour essayer de gagner plus...pitoyable n'est-ce pas ? M'enfin il faut quand même un minimum alimentaire...).
Mon petit homme est entré en grande section, et si en début d'année il lui arrivait encore de sécher l'après-midi pour rester faire un gros dodo à la maison, maintenant il a bien pris le rythme et son sommeil s'est adapté...
Moi de mon côté j'ai un petit peu plus de mal à m'adapter que lui...Je me suis même surprise à classer en numéro 1 des avantages à ce qu'il soit malade le fait qu'il reste à la maison se reposer et qu'il y refasse la sieste l'après-midi... (Le numéro 2 étant : une conduite scolaire en moins... et il n'y a pas de numéro 3!) (Ne vous inquiétez pas, je suis encore à des kilomètres du syndrome de "Münchhausen par procuration", je n'en suis pas au point de commander sur internet des petites fioles de virus dans des laboratoires clandestins pour que mes enfants soient malades et restent avec moi ! lol !)

N'empêche que ça fait tout drôle de réaliser que le prochain bébé qui fera ses siestes à l'étage sera sans doute l'un de mes futurs petits enfants...  Et si j'accepte aujourd'hui très bien que Nahélé est notre petit dernier et que par définition, il n'aura pas de petit frère ou de petite soeur...  Le cap d'une maison qui se vide l'après-midi lorsqu'on y travaille, est pour moi une autre étape à franchir... certes moins délicate mais importante malgré tout...
Evidemment, ceux qui travaillent à l'extérieur de chez eux ne ressentent pas ce vide de la même manière...

Alors en ce moment je me rends à l'évidence : mon petit homme grandit de jour en jour et je savoure au quotidien les instants de bonheur, de tendresse et d'échange, tout en sachant qu'un jour il me chassera de sa chambre en me grognant dessus genre "chuis grand maman maintenant, et puis je sais lire, je n'ai plus besoin que tu viennes me lire une histoire le soir !"...

Parfois il m'arrive de penser à ce jour où ils quitteront la maison pour prendre leur envol...
Je me dis que ce jour là , le vide sera autrement plus pesant... Qu'en fait la vie nous prépare petit à petit à ce jour... (Et que peut-être même que si les ados sont aussi pénibles c'est pour que le jour de leur départ on vive cela d'avantage comme une délivrance avec soulagement que comme une déchirure et une séparation violente ! lol)

J'ai bien conscience que même si je rêve que chacun de mes enfants emménage dans une des maisons de ma rue cela sera difficilement réalisable (Voyez, j'ai encore un petit peu les pieds sur terre ! lol)
Je me raisonne en pensant que cet avenir est encore assez lointain, mais l'inquiétude re-surgit avec le constat du temps qui défile à une vitesse incroyable...
Alors pour l'instant je fais l'autruche... (Ben quoi ??? 99% des Français font ça tous les jours pour tous les sujets qui dérangent du nucléaire à la politique en passant par la mal-bouffe, les maltraitances humaines comme animales... Alors je peux bien le faire une fois de temps en temps non ?)

Et pour faire taire ce silence, pour combler cette absence, je fais du bruit, je mets de la musique, je chante, je danse, et même je claque les portes... de 13h à 16 heures; et quand arrive l'heure de la sortie des écoles, je me précipite à la maternelle récupérer mon petit homme pour qu'il rentre à la maison la remplir de ses rires, de ses chants, de ses cris même...
Et je fais le plein jusqu'au lendemain et les soirs où j'ai mal au crâne, je me dis qu'un jour , dans un "avenir assez lointain" mais finalement trop proche, je me surprendrai sûrement à regretter ces soirs où la maison était tellement remplie de vie que ma tête en souffrait... Et vous savez quoi ? Je refuse même de prendre du saule ou du paracétamol pour le faire taire, comme pour mieux m'en souvenir...
Finalement, le mal de tête causé par le bruit des enfants pleins de vie n'est-il pas le plus supportable de tous les maux ?

3 commentaires:

kat77 a dit…

Bonjour Fofie !!

Je me souviens de la première fois où mon grand (de 23 ans...) est allé à l'école TOUTE LA JOURNÉE !!!

À l'époque, je ne bossais pas du tout... Et je peux te dire que je tournais en rond, j'étais complètement perdue !!

Alors, avec le papa, on était allé se promener... tous les deux... Et je n'en revenais pas d'être là, dehors à me ballader sans mon petit !!!

Quand tu parles de l'envol définitif des enfants...

Figure toi que pas plus tard que ce matin, j'ai appris via le réseau social de mon gamin qu'il allait prochainement aller habiter à Paris !!!!!

COMMENT ? QUAND ? je ne suis même pas au courant...!!

Mon fils a toujours été secret... mais quand même...!!

Quentin, qui a 10 ans, en est encore au stade du " Bah moi, j'habiterai toujours avec toi !!! JAMAIS je ne partirai !!!!"

Oui... oui mon chéri... rappel toi de ces mots dans ne serait-ce que 5 ans!!!

J'ai le petit en permanence avec moi... ( hormis l'école). Pas de grands parents pour le garder, pas de wek end ailleurs qu'à la maison... Alors quand l'année dernière il est parti au ski avec l'école pendant 10JOURS !!!...

Le 1er et le 2ème jour ça allait à peu près...

Déjà, il n'était même pas arrivé à la station que 2 lettres l'attendaient!

puis le 3ième et 4ème, j'ai rangé sa chambre, acheté un circuit 24 pour son retour et diverses autres surprises...

À partir du 5 ème jour j'étais comme une âme en peine, allant d'un endroit de la maison à un autre... sans but précis... À soupirer en permanence...

Je lui écrivais chaque jour, j'ai envoyé un énorme colis pour toute sa classe ( les maitresses se sont bien sucrées au passage... malgré la boite de chocolat envoyée spécialement pour elles...)

Au 6 ème jour... je pleurais !! tout en disant entre 2 sanglots : "bon ... snif... c'est bon là... snif... ça fait 6 jours !... snif... ça suffit maintenant !! SNIF ...

Je passais mon temps branchée en permanence sur la vidéo de la station de ski, espérant y apercevoir mon fils... C'est arrivé 2 fois quand même !!! avec les larmes de soulagement de le voir s'amuser autant !!

Il faut dire quand même que je suis restée 8 JOURS sans AUCUNE nouvelle !!!

J'ai reçu une petite lettre de mon gamin au 9 ième jours, qui me disait qu'il savait faire plein de choses tout seul maintenant (c'était le but de la manoeuvre...) et qu'il nous aimait fort!!! inutile de dire que les larmes ont à nouveau coulées, et que la lettre... bin je l'ai usée avec mes yeux et mes bisous...

Mea culpa... j'avoue tout... je suis comme toi... Sans me réjouir que mon fils soit malade... je ne culpabilise ABSOLUMENT pas de le garder à la maison lorsque ça arrive...

Je ne veux pas penser aux futures années... quand on sera seuls, mon Amoureux et moi...C'est tout simplement impossible pour l'instant...

Même si je suis sûr que toi comme moi on veut le meilleur pour nos enfants...

On les élève de façon à ce qu'ils soient autonomes... mais pas trop vite quand même...

BISOUS FOFIE !!!

ps ( Mon grand a cette année encore accroché au sapin l'étoile qu'il a fabriqué en maternelle.....)

kat77 a dit…

re ps... tout ça pour dire à quel point je te comprends !!!

boubou a dit…

c'est marrant cette déscription de séparation me fait penser à la situation que j'ai vécu avec ma mère ...
Quand j'étais jeune, je disais à ma mère que je resterais jusqu'à mes 32 ans au moins, que je ferais mon Tanguy ...
Et quand le sujet de la vente de la maison est arrivée sur le tapis, j'ai pris MA propre décision de vouloir m'envoler pour ne plus être un poids matériel et financier pour ma mére... alors j'ai décisé de prendre mon indépendance... et le jour de cette décision, si importante à mes yeux et celui de ma mére, j'ai préparé la séparation, je suis partie en douceur pour qu'elle ne souffre pas trop, ca commencé par une soirée sur 2 dans ma chambre pour qu'ele prenne l'habitude de ne plus m'avoir toujours à ses crochets devant la tv ... je ne tardais plus trop non plus dans le canapé ... histoire de la préparer aux changements... j'ai trouvé mon appart en 15 jours... le Jour J, j'ai ouvert ma ligne téléphonique, je l'appelai plusieurs fois par jours, elle me manquait, la séparation fut terrible pour moi, j'ai pleuré mon départ de la maison pendant des mois. .. et ma mére aussi !!!
Moralité, bien que l'on puisse dire vivement que j'ai mon independance !!! vivement que j'ai ma vie à moi !!!! en fait, dans mon cas, je me voilais la face !!! car je serais bien restée un peu plus longtemps avec elle !!!!

je me rend compte que je n'aurais peut etre pas dû la préparer à mon depart car ces jours où je pouvais encore partager ses moments avec elle ben je les ai perdus......

Alors oui, profite de tous ces instants, même si ca reste encore assez lointain !!!!!

gros bisou à toute ma tribue !!!